06/11/2009
Miaaam v.2 - Araña
La petite soeur du premier monstre insectoïde; elle a l'air gentille à côté, vous trouvez pas? (Et non c'est pas un effet, un zoom ou autre, elle est vraiment très grosse...)
Miaaam
Chiapas v.2
Donc, j'ai une petite heure, je prends le temps de mettre tout ça à jour un peu! Je vous ai fait une p'tite mappe, histoire d'aider les visuels... vous pouvez vous promener avec, zoomer, etc. Mérida est le point bleu en haut à droite de la carte.
Afficher Chiapas, octobre 2009 sur une carte plus grande
Comme je l'ai écrit, j'ai passé presque deux semaines dans l'état du Chiapas pour la semaine d'anthropologie, avec une troupe assez éclectique: un mexicain (Eduardo), un cubain (Arian), une allemande (Lisa), un espagnol (Pablo) et moi, le seul québécois de Mérida. Gang de voyage parfaite. Début par un voyage de près de 7 heures en autobus, jusqu'à la ville de Palenque, qui doit son existence à l'afflux de touristes qui se rendent aux ruines voisines de Palenque. On prend l'autobus tard le soir, on arrive à 5h00 du matin. On se trouve un hostel à 50 pesos la nuit (divisez par 13), un petit deux heures de repos et on part visiter le site avant l'invasion de gringos...
C'est un endroit vraiment magnifique, perdu dans la jungle et les montagnes. Le paysage du Chiapas, pour ce que j'en ai vu, ressemble beaucoup à ce que je connais du Guatemala: montagneux, frais, des forêts partout, des ruisseaux (il n'y en a pratiquement pas au Yucatán), des gens ultra sympathiques, très attachés à leur culture, fermiers pour plusieurs, etc. Le site et les environs de Palenque, si on fait abstraction des meutes de touristes, ressemble beaucoup à la description...
J'ai trouvé l'eau si belle, que je m'y suis baigné...
Plus tard dans la journée, on part visiter les cascades de Misol-Ha et, par après, celles d'Agua Azul. La première est une chute de près de 30 mètres de haut sur la rivière Tzaconejá, où on peut se promener derrière la chute et visiter une petite grotte. Il fait chaud et beau soleil, mais pas le choix de s'y mouiller! Celles d'Agua Azul, plus touristiques, sont tout aussi spectaculaires, sinon plus: beaucoup moins hautes, mais il y a tellement de chutes et de bassins qu'on pourrait s'y baigner pendant des jours...
Ça nous fait une journée; il en reste onze.
Yaxchilan, Bonampak, Lacanjà...
Le lendemain, on part pour le sud-est de l'état, tout près de la frontière du Guatemala: Yaxchilan, Bonampak et Lacanjà. Les deux premiers sont deux sites archéologiques très connus, mais beaucoup moins visités que Palenque. Bonampak, plus petit, était autrefois dépendant de Yaxchilan; le site est surtout connu pour les fresques qui sont toujours en très bon état de conservation à l'intérieur des temples et autres édifices: assez hallucinant. À Yaxchilan, il y a un temple dont la frise est assez impressionnante (voir l'image), un labyrinthe sous-terrain où on retrouve un paquet de chauve-souris, des araignées immenses et des bibittes noires grosses comme ma main avec des pinces et des antennes. J'ai des photos, pour les sceptiques (regardez plus bas).
Pour se rendre à Yaxchilan, on
doit d'abord se rendre en voiture jusqu'au village le plus près, puis prendre une lancha (gros canot à moteur) sur la rivière Usumacinta jusqu'au site, qui n'est pas accessible par la route. Cette rivière sert de frontière entre le Mexique et le Guatemala à cet endroit: réputée dangereuse, on y a passé du bon temps à se promener (selon les troncs d'arbres qui flottaient) entre les territoires des deux pays. Il y avait notamment un gros singe du côté guatémaltèque qui n'arrêtait pas de crier tout le long de notre visite; peut-être qu'il avait peur que d'autres touristes débarquent de son côté de la rivière...
Les deux sites sont entourés de végétation, de
rivières, d'animaux... c'est très beau et relaxant, quoique la chaleur est toujours aussi étouffante qu'au Yucatán. (Y'a un gnochon qui arrête pas de faire sauter des pétards dans le parc devant chez nous, il me fait faire le saut à chaque fois, s'il arrête pas je crois que je lui lance des roches... bon, fallait que j'en glisse un mot)
Finalement, pour terminer la journée, on part dormir à Lacanjà, l'un des derniers villages lacandon qui soit, peuple qui serait selon certains les descendants directs des mayas et selon d'autres, les descendants de groupes mayas guatémaltèques. Entre les chicanes d'appartenance, reste qu'ils sont aujourd'hui très peu nombreux, quelques centaines tout au plus répartis au Mexique et au Guatemala. Et encore moins nombreux sont ceux qui conservent leur culture.
Le lendemain, on est partis pour une promenade dans la selva, qui a finalement duré toute la journée. Journée SUPER: promenade dans la jungle avec une femme du village qui nous raconte un paquet de trucs sur les plantes médicinales qu'on retrouve ici, sur les coutumes locales, quelques mots en maya lacandon, etc. On se promène ainsi pour quelques heures, en extase devant les arbres immenses et les lianes en forme de balançoires. On se rend jusqu'à un site archéologique plutôt reculé (le moins qu'on puisse dire), qu'on visite pour un bon moment...
Au retour, surprise, on nous garroche des fruits sur la tête: les singes! Il y a une famille de singes-araignées qui mange là-haut, très haut, sur la cime des arbres... on y reste près d'une heure à les regarder, à les suivre... pour se rendre compte
qu'eux-aussi nous suivent! En fait, l'un d'entre eux descend très bas, en nous regardant, nous criant des trucs en gesticulant. Non, non, on va pas te suivre en haut, même si les fruits y'ont l'air bons...
On continue, on se rend à des cascades pour se baigner, car oui, il fait chaud... Je me trouve un p'tit coin, je mets mon costume de bain et paf! je deviens comme fou. Il y a plusieurs cascades avec un courant énorme et, par dessus-tout, un paquet de roches-pas-glissantes où on peut grimper, se tenir face aux chutes, descendre, courir... super moment. S'agit cependant de tenir fermement le maillot et l'élastique à cheveux pour pas les perdre dans la folie du moment. Avec Lisa, on grimpe les cascades et on se rend à une petite grotte où l'eau coule dans des bassins, c'est comme un spa, mais avec de l'eau Frette (avec un "f" majuscule). Yaaa... c'est des moments comme ça qu'on oublie pas facilement. Évidemment, les photos rendent pas du tout ce que j'écris, mais bon, faites aller votre imagination. Sur ce, on finit notre séjour en territoire lacandon et on retourne à Palenque, prendre l'autobus pour San Cristobal!
San Cristobal de Las Casas
Après environ 4 heures de bus depuis Palenque, on arrive enfin à San Cristobal de Las Casas. Les paysages sont magnifiques, avec toutes les montagnes; il est tard le soir et on se trouve un endroit où dormir. Ce qu'il y a de magnifique ici c'est... qu'il fait froid! Bueno, on parle de 15 à 25 degrés, mais ça change de la chaleur collante de Mérida... On est fatigués, la ville est en hauteur dans les montagnes et l'altitude, ça fatigue et ça endort...
San Cristobal est au centre des conflits qui agitent le Chiapas et a été l'une des cinq villes capturées par le mouvement révolutionnaire pacifique Zapatistas ou Ejército Zapatista de Liberación Nacional (EZLN), en 1994, suite à l'apparition de l'ALENA en Amérique du Nord. Le mouvement cherche à représenter la population du Chiapas, la plus pauvre au pays, en se rapprochant des mouvements altermondialistes et en se positionnant contre le libre-échange. En cela, la ville en entier semble portée par ces idéaux, en commençant par la population elle-même, qui n'hésite pas à manifester: durant notre séjour, un groupe de travailleurs miniers ont établi un campement de réfugiés sur le parvis de la cathédrale pour protester contre l'assassinat de l'un des leurs par des mercenaires engagés par des compagnies minières canadiennes... eh oui.
Dites-vous bien, compatriotes canadiens et québécois, que l'image du Canada est bien mauvaise ici, à certains égards. Plusieurs entreprises minières s'enregistrent en effet à la bourse de Toronto afin de ne pas être contraints de respecter le droit canadien lorsqu'elles effectuent des affaires à l'étranger (contrairement à la bourse de Montréal, par exemple). Plusieurs d'entre elles font des affaires au Mexique, au Guatemala, au Honduras... que faites-vous quand vous n'êtes pas obligés de respecter la population et les travailleurs, que vous travaillez main dans la main avec les gouvernements, que vos actionnaires (oui, oui, vous qui lisez ces lignes et avez des actions en bourse) vous demandent simplement de faire le plus de profits possibles? Eh bien, a la mierda les travailleurs et la population, on creuse, on pollue et on assassine. Si vous pensez que j'exagère, inscrivez "compagnies minières canadiennes" dans Google et vous verrez ce qui en ressort. Ou encore, pour ceux qui les connaissent, demandez à Guillaume ou à Laurence.
Bon, finie, ma montée de lait... Pour toutes ces raisons, on retrouve à San Cristobal un nombre incalculable de hippies européens qui défigurent le caractère chiapaneco de la ville, en vendant leurs bracelets, leurs pains français ou leurs crème glacée. Mais bon, on fait avec!
Au musée de médecine traditionnelle, qui est d'ailleurs très intéressant, on a eu une longue discussion avec le type en charge du musée, sur l'agriculture, Monsanto, sur les brevets accordés sur les semences, sur les banques de semences telles celle de Svalbard qui ont récemment fait les manchettes du monde entier, etc. En effet, avec l'agriculture en mode production de masse, on tend à diminuer les variétés de semences utilisées et de fait, plusieurs variétés de plantes autrefois cultivées sont aujourd'hui disparues; mais est-ce une bonne chose de conserver ces semences dans un coffre-fort sur une île nordique de Norvège, financé par certains gouvernements et fondations privées? Est-ce que les paysans indiens, mexicains ou irakiens, qui n'ont pas un sou, auront accès à ces semences s'ils désirent se les réapproprier? Vraiment? Quand on voit faire des entreprises comme Monsanto, qui apposent des brevets sur certaines semences pour forcer les paysans à acheter tout ce qu'ils désirent faire pousser, on en doute.
La section nord de San Cristobal où est situé le musée tranche avec le centre de la ville, à l'allure très européenne: maisons en bois, population très pauvre, sans infrastructures, sans routes pavées, on se croirait revenu à la pauvreté guatémaltèque. Quand il pleut, les rues deviennent ruisseaux, voire des fleuves ou des lacs; mais ça, on connaît à Mérida. Le 30 octobre au soir, on cherche pendant une bonne heure un café Internet ouvert après 23 heures pour que je puisse remplir ma demande d'admission pour la maîtrise... ce que je fais, en catastrophe, en squattant l'ordinateur d'un hôtel chic et en utilisant la clé USB de la réceptionniste; la classe.
Il y a un musée d'archéologie très intéressant, qui compte un immense jardin à l'arrière; des églises à la pelle, des bâtiments coloniaux à n'en plus finir et des hippies (l'ai-je dit?) à tous les coins de rue.
Au cours de la semaine, on prend une journée pour sortir de la ville, histoire de visiter le fameux (et très touristique) canyon du Sumidero, où coule la rivière Grijalva jusqu'au fleuve du Mexique. L'importance du site en soi vaut le détour; les falaises qu'on y retrouve figurent notamment sur les armoiries du Chiapas. On part donc depuis San Cristobal pour se rendre à un petit port touristique géré par une coopérative de travailleurs: on nous donne un gilet de sauvetage, on nous pacte sur le bateau et on part, pronto, go, go, go. Le départ est assez lent (sic), on se rend sans voir grand chose, jusqu'à ce qu'on arrive aux falaises: grandiose. La vue est vraiment très belle... au-delà de la cinquantaine de gilets jaune canari devant moi. Vaut mieux regarder de côté.
Qu'est-ce qu'on voit pas, de côté? Des crocodiles! On en verra pas moins de trois, un petit, un moyen et un monstre. En vedette, vous voyez le moyen. Le monstre a pas voulu sortir de l'eau. Sinon, des oiseaux de tout genre, des grues (l'oiseau, tss..), des rapaces, des lézards dans les arbres, un (autre) singe-araignée... y'a de l'action dans le canyon! Dans l'eau aussi: il y des endroits où il y a une mer de détritus de tous genres qui flottent, à certaine endroits c'en est écoeurant tellement il y en a. Le guide nous explique qu'il y a une barge qui passe en ramasser le maximum chaque jour (une chance!), mais qu'avec la quantité de rivières qui débouchent sur ce fleuve, la propension qu'ont les mexicains en général de tout garrocher dans la rue et dans les champs font en sorte que quand il y a pluie (aka déluge, ici), ça nettoie les rues, certes, mais les déchets ne disparaissent pas: plusieurs transitent par le canyon, avant de terminer leur course dans le golfe du Mexique puis, directement dans l'océan. Ragoûtant.
La même journée, on passe rapidement par Chiapa de Corzo, tout près de la capitale du Chiapas, Tuxtla-Gutierrez. Très belle ville, avec une superbe cathédrale (où on peut monter voir les cloches), une belle place centrale et un marché très intéressant. J'y ai mangé de quoi de louche y ai eu mal à l'estomac pour les jours qui ont suivis.
Le 31 octobre, pour l'Halloween, on est allés visiter le site archéologique de Moxviquil, au nord de la ville. On a marché à travers une petite "banlieue" de San Cristobal, très jolie avec des rues et ruelles piétonnières, les gens qui nous regardaient en se demandant possiblement ce que des touristes faisaient aussi loin du centre, puis marché, marché... pour se rendre compte que le site était au sommet d'une petite montagne du même nom, au coeur d'une petite réserve écologique. Alors on a grimpé, grimpé, grimpé... j'ai poussé pour que les autres suivent jusqu'au sommet et finalement... il y avait bien un site, mais très petit. La vue sur la région, très belle, valait la montée à elle seule; la forêt dans les montagnes est très différente, ressemblant davantage aux forêts du sud du Québec qu'à la selva mexicaine que l'on rencontre habituellement ici. Ça m'a fait du bien d'être en forêt, au frais, avec quelque chose qui ressemblait au Québec. En redescendant, on décide d'aller prendre quelques bières au bar qu'on a croisé plus bas.
On nous reçoit au bar avec beaucoup d'attention, trop presque, je me sentais mal à l'aise chaque fois que le monsieur arrivait avec quelque chose. Avec la bière, on reçoit un drink de crevettes, chaud, piquant, étrange. Mais qui goûte bon! On repart de là les yeux brillants et les jambes un peu molles. La fatigue nous attrape, on s'achète du vin et on passe une soirée "tranquille" à l'hostel.
Día de los Muertos
Finalement, la pièce maîtresse. Au Mexique, on fête beaucoup le Día de los Muertos ou littéralement le "Jour des Morts". Au Chiapas, on installe des autels élaborés en hommage aux proches disparus (dans les bars, commerces, maisons), on se rend au cimetière toute la journée et on décore les tombes de pétales de fleurs et de certains trucs dont raffolaient le mort. Par exemple, on y dépose des morceaux d'orange, de chocolat, des cannettes de bière...
Dans la région, on élargit la journée pour en faire une vraie fête aka une beuverie. On s'est quant à nous rendus pour la journée à San Juan Chamula, un village tzotzil au nord-ouest de San Cristobal. À notre arrivée au village, on se dirige tout droit vers le pantéon ou cimetière, où la fête se déroule. Il y en a trois, on choisit le plus central, où il y a une ancienne église brûlée/démolie/abandonnée...
Après une bonne heure passée à regarder les gens s'affairer autour de la tombe, il se met à pleuvoir: on s'abrite près de l'église, mais évidemment il y a pas de toit donc c'est légèrement inutile; on retourne aux abords du cimetière, où il y a des stands à bière d'installés. Une fois rendus, on familiarise avec des gens avec qui, finalement, on finira par vider une bonne quantité de cannettes de bière et de pox. Le pox (prononcé "posh"), c'est une boisson alcoolisé assez forte, du genre vodka, qui se fait localement. Ça se boit cru, avec une grimace par après.
Quelques heures plus tard, on retourne tranquillement vers le centre histoire d'attraper le dernier colectivo qui se rend à San Cristobal: on oublie l'heure de départ, car on croise une troupe de mariachis qui se protègent de la pluie sur un patio tout en pratiquant. Évidemment, on s'arrête, on jase, on boit à nouveau et ils nous font un paquet de chansons. Super sympathique! Finalement passe le dernier colectivo, tout près, on embarque et une partie de la troupe qui habite à S.C. nous suit. Inutile de dire que le retour en camion est très animé, l'alcool est le meilleur ami d'une personne saoule. Bueno, on arrive finalement à S.C., nos nouveaux amis nous font quelques autres chansons et on se sépare.
On retourne à l'hostel nous reposer un peu... puis on repart, vers le cimetière de S.C. situé assez loin au sud. On marche une bonne heure et demie... pour se faire dire que le cimetière est fermé et que si l'on veut entrer, on doit payer un assez gros montant. Pff, on retourne sur nos pas, en dégrisant. J'ai l'estomac qui fait des siennes mais heureusement, tout se déroule sans problème...
Le lendemain, dernier jour à San Cristobal, on se lève tard, paresse au marché d'artisanat, on visite des églises (où moi et Arian on s'amuse à imiter les statues, siempre), on mange, boit du café... et finalement, on se rend à ce resto vino y tapas... du BON vin et des BONS tapas, miaaam. Juste avant d'aller prendre l'autobus, idéal! On prend notre autobus à 18h20, je regarde un peu les montagnes, arrive la noirceur et bang! je m'endors, pour me réveiller, finalement, à Mérida.
Finalement, de nouvelles nouvelles: j'ai décidé de rester plus longtemps au Mexique, de remettre à septembre la rentrée scolaire à la maîtrise. Après avoir hésité, annoncé à mes profs que je reviendraient faire la maîtrise, j'ai re-changé d'avis et viens de me décider. Je vais voyager dans le nord du Mexique de la fin décembre au 3-4 janvier avec Guillaume, en repassant à San Cristobal pour Noël, puis je pars possiblement avec Pablo (lui avec la barbe sur la photo ci-haut) pour Cuba, deux semaines en janvier. Par après, réponses à choix multiples: je veux suivre un cours de plongée archéologique avancé, je vais continuer de travailler à l'INAH, je vais peut-être changer d'appartement (une amie m'a proposé une chambre dans son appartement qui me coûterait 1000 pesos par mois, tout inclus y compris la piscine, à deux pas de la faculté et aussi loin du centre que je le suis en ce moment...intéressant!!), j'aimerais bien retourner faire un tour au Guatemala, visiter le Bélize, me trouver une guitare pas chère et re-continuer ma pratique, etc. Du bon temps, finalement!
Bon, ma p'tite heure s'est transformée en véritable roman-savon, désolé pour ceux qui n'aiment pas lire, au moins je sais que la mère, le père et quelques autres motivés se rendront peut-être à lire jusqu'à cette phrase...
Bonne nuit! :)
Afficher Chiapas, octobre 2009 sur une carte plus grande
C'est un endroit vraiment magnifique, perdu dans la jungle et les montagnes. Le paysage du Chiapas, pour ce que j'en ai vu, ressemble beaucoup à ce que je connais du Guatemala: montagneux, frais, des forêts partout, des ruisseaux (il n'y en a pratiquement pas au Yucatán), des gens ultra sympathiques, très attachés à leur culture, fermiers pour plusieurs, etc. Le site et les environs de Palenque, si on fait abstraction des meutes de touristes, ressemble beaucoup à la description...
J'ai trouvé l'eau si belle, que je m'y suis baigné...
Ça nous fait une journée; il en reste onze.
Yaxchilan, Bonampak, Lacanjà...
Pour se rendre à Yaxchilan, on
Les deux sites sont entourés de végétation, de
Finalement, pour terminer la journée, on part dormir à Lacanjà, l'un des derniers villages lacandon qui soit, peuple qui serait selon certains les descendants directs des mayas et selon d'autres, les descendants de groupes mayas guatémaltèques. Entre les chicanes d'appartenance, reste qu'ils sont aujourd'hui très peu nombreux, quelques centaines tout au plus répartis au Mexique et au Guatemala. Et encore moins nombreux sont ceux qui conservent leur culture.
Au retour, surprise, on nous garroche des fruits sur la tête: les singes! Il y a une famille de singes-araignées qui mange là-haut, très haut, sur la cime des arbres... on y reste près d'une heure à les regarder, à les suivre... pour se rendre compte
On continue, on se rend à des cascades pour se baigner, car oui, il fait chaud... Je me trouve un p'tit coin, je mets mon costume de bain et paf! je deviens comme fou. Il y a plusieurs cascades avec un courant énorme et, par dessus-tout, un paquet de roches-pas-glissantes où on peut grimper, se tenir face aux chutes, descendre, courir... super moment. S'agit cependant de tenir fermement le maillot et l'élastique à cheveux pour pas les perdre dans la folie du moment. Avec Lisa, on grimpe les cascades et on se rend à une petite grotte où l'eau coule dans des bassins, c'est comme un spa, mais avec de l'eau Frette (avec un "f" majuscule). Yaaa... c'est des moments comme ça qu'on oublie pas facilement. Évidemment, les photos rendent pas du tout ce que j'écris, mais bon, faites aller votre imagination. Sur ce, on finit notre séjour en territoire lacandon et on retourne à Palenque, prendre l'autobus pour San Cristobal!
San Cristobal de Las Casas
San Cristobal est au centre des conflits qui agitent le Chiapas et a été l'une des cinq villes capturées par le mouvement révolutionnaire pacifique Zapatistas ou Ejército Zapatista de Liberación Nacional (EZLN), en 1994, suite à l'apparition de l'ALENA en Amérique du Nord. Le mouvement cherche à représenter la population du Chiapas, la plus pauvre au pays, en se rapprochant des mouvements altermondialistes et en se positionnant contre le libre-échange. En cela, la ville en entier semble portée par ces idéaux, en commençant par la population elle-même, qui n'hésite pas à manifester: durant notre séjour, un groupe de travailleurs miniers ont établi un campement de réfugiés sur le parvis de la cathédrale pour protester contre l'assassinat de l'un des leurs par des mercenaires engagés par des compagnies minières canadiennes... eh oui.

Bon, finie, ma montée de lait... Pour toutes ces raisons, on retrouve à San Cristobal un nombre incalculable de hippies européens qui défigurent le caractère chiapaneco de la ville, en vendant leurs bracelets, leurs pains français ou leurs crème glacée. Mais bon, on fait avec!
Au musée de médecine traditionnelle, qui est d'ailleurs très intéressant, on a eu une longue discussion avec le type en charge du musée, sur l'agriculture, Monsanto, sur les brevets accordés sur les semences, sur les banques de semences telles celle de Svalbard qui ont récemment fait les manchettes du monde entier, etc. En effet, avec l'agriculture en mode production de masse, on tend à diminuer les variétés de semences utilisées et de fait, plusieurs variétés de plantes autrefois cultivées sont aujourd'hui disparues; mais est-ce une bonne chose de conserver ces semences dans un coffre-fort sur une île nordique de Norvège, financé par certains gouvernements et fondations privées? Est-ce que les paysans indiens, mexicains ou irakiens, qui n'ont pas un sou, auront accès à ces semences s'ils désirent se les réapproprier? Vraiment? Quand on voit faire des entreprises comme Monsanto, qui apposent des brevets sur certaines semences pour forcer les paysans à acheter tout ce qu'ils désirent faire pousser, on en doute.
Il y a un musée d'archéologie très intéressant, qui compte un immense jardin à l'arrière; des églises à la pelle, des bâtiments coloniaux à n'en plus finir et des hippies (l'ai-je dit?) à tous les coins de rue.
La même journée, on passe rapidement par Chiapa de Corzo, tout près de la capitale du Chiapas, Tuxtla-Gutierrez. Très belle ville, avec une superbe cathédrale (où on peut monter voir les cloches), une belle place centrale et un marché très intéressant. J'y ai mangé de quoi de louche y ai eu mal à l'estomac pour les jours qui ont suivis.
Día de los Muertos
Finalement, la pièce maîtresse. Au Mexique, on fête beaucoup le Día de los Muertos ou littéralement le "Jour des Morts". Au Chiapas, on installe des autels élaborés en hommage aux proches disparus (dans les bars, commerces, maisons), on se rend au cimetière toute la journée et on décore les tombes de pétales de fleurs et de certains trucs dont raffolaient le mort. Par exemple, on y dépose des morceaux d'orange, de chocolat, des cannettes de bière...
Après une bonne heure passée à regarder les gens s'affairer autour de la tombe, il se met à pleuvoir: on s'abrite près de l'église, mais évidemment il y a pas de toit donc c'est légèrement inutile; on retourne aux abords du cimetière, où il y a des stands à bière d'installés. Une fois rendus, on familiarise avec des gens avec qui, finalement, on finira par vider une bonne quantité de cannettes de bière et de pox. Le pox (prononcé "posh"), c'est une boisson alcoolisé assez forte, du genre vodka, qui se fait localement. Ça se boit cru, avec une grimace par après.
Le lendemain, dernier jour à San Cristobal, on se lève tard, paresse au marché d'artisanat, on visite des églises (où moi et Arian on s'amuse à imiter les statues, siempre), on mange, boit du café... et finalement, on se rend à ce resto vino y tapas... du BON vin et des BONS tapas, miaaam. Juste avant d'aller prendre l'autobus, idéal! On prend notre autobus à 18h20, je regarde un peu les montagnes, arrive la noirceur et bang! je m'endors, pour me réveiller, finalement, à Mérida.
Finalement, de nouvelles nouvelles: j'ai décidé de rester plus longtemps au Mexique, de remettre à septembre la rentrée scolaire à la maîtrise. Après avoir hésité, annoncé à mes profs que je reviendraient faire la maîtrise, j'ai re-changé d'avis et viens de me décider. Je vais voyager dans le nord du Mexique de la fin décembre au 3-4 janvier avec Guillaume, en repassant à San Cristobal pour Noël, puis je pars possiblement avec Pablo (lui avec la barbe sur la photo ci-haut) pour Cuba, deux semaines en janvier. Par après, réponses à choix multiples: je veux suivre un cours de plongée archéologique avancé, je vais continuer de travailler à l'INAH, je vais peut-être changer d'appartement (une amie m'a proposé une chambre dans son appartement qui me coûterait 1000 pesos par mois, tout inclus y compris la piscine, à deux pas de la faculté et aussi loin du centre que je le suis en ce moment...intéressant!!), j'aimerais bien retourner faire un tour au Guatemala, visiter le Bélize, me trouver une guitare pas chère et re-continuer ma pratique, etc. Du bon temps, finalement!
Bonne nuit! :)
03/11/2009
Chiapas v.1
De retour à Mérida, après un super voyage de douze jours au Chiapas, état mexicain au sud-ouest du pays, adossé au Guatemala. On avait une semaine de l'anthropologie (lire semaine de congé), on en a profité... J'en aurai long à conter et il est tard, alors je remets à plus tard... Bonne nuit!
24/10/2009
Commentaire...
Oyé! Laissez un p'tit commentaire quand vous avez le temps, sinon je vais croire que je suis seul à lire ce que j'écris... un peu démotivant quand vient le temps de réécrire de quoi. Yaaaaaa
Je pars aujourd'hui jusqu'à la fin de la semaine prochaine au Chiapas, avec des amis. On a une semaine libre, la semaine d'anthropologie, alors on en profite...
Le mercredi en revenant, je commence à travailler à la ceramoteca de l'INAH (Instituto nacional de antropologia e historia), je vais classifier une immense collection de céramique maya, histoire d'avoir un peu d'expérience avant de commencer la maîtrise...
Je vais aussi essayer de trouver un organisme intéressant pour y donner du temps chaque semaine, y passer mes vendredis, histoire de me rendre utile.
Je vous en redonne des nouvelles, en attendant je décroche du net jusqu'à la fin de la semaine prochaine.
À bientôt :)
Je pars aujourd'hui jusqu'à la fin de la semaine prochaine au Chiapas, avec des amis. On a une semaine libre, la semaine d'anthropologie, alors on en profite...
Le mercredi en revenant, je commence à travailler à la ceramoteca de l'INAH (Instituto nacional de antropologia e historia), je vais classifier une immense collection de céramique maya, histoire d'avoir un peu d'expérience avant de commencer la maîtrise...
Je vais aussi essayer de trouver un organisme intéressant pour y donner du temps chaque semaine, y passer mes vendredis, histoire de me rendre utile.
Je vous en redonne des nouvelles, en attendant je décroche du net jusqu'à la fin de la semaine prochaine.
À bientôt :)
20/10/2009
Calcehtok (¡y otra semana!)
Le temps passe vite!! Ça fait maintenant plus de deux mois que je suis arrivé à Mérida, et les semaines roulent, déboulent, courent...
Cette fin de semaine, le projet était d'aller visiter les grottes de Calcehtok, les plus vastes de la péninsule; on en a profité pour visiter le site arquéologique d'Oxkintok, impressionnant, et pourquoi pas, d'autres grottes, vantées par une personne rencontrée sur le site...
Donc, samedi dernier, on quitte Mérida vers
9h pour se rendre, avec l'aide d'Eduardo et de la camionnette de ses parents, jusqu'à Oxkintok, à environ 1h30 au sud d'ici. Sortir de Mérida prend la moitié du temps... puis ça roule jusqu'aux temples mayas, situées au coeur de ce qui serait les plus hautes montagnes du Yucatan qui font environ... 300 mètres de hauteur. Et je dis ça selon ce que je me rappelle, mais je crois bien être généreux. Autant dire qu'un trip de vélo ici n'est pas exigeant côté pentes, mais bon, vaut mieux rajouter quelques sacoches remplies d'eau...
Le site d'Oxkintok est extraordinaire en ce qu'il reste des dizaines et des dizaines de temples (ou pyramides pour les non initiés) autour du centre qui restent toujours à fouiller et à reconstituer. C'est assez hallucinant de monter au sommet du plus haut temple et de regarder autour, des champs et des collines parsemées de "bosses" qui sont autant d'autres temples... Après environ deux heures sur le site, on s'apprête à quitter quand un guide local nous invite à aller visiter une série de grottes pas très loin, qui ne sont pas celles qu'on avait en tête mais vu qu'on avait le temps, porqué no...
Première impression: c'est grand, c'est beau, c'est étrange. Le guide nous amène dans la grotte d'Aktun Usil, facile à explorer à pied, en gougounes, la caméra bien en main et sans lampe de poche (voir photo). Pétroglyphes à la tonne, peintures au plafond de l
a grotte (comment ils ont fait?), négatifs de mains (semblables à ceux de la précédente image), fortifications venant de la guerre de razas mais surtout, des fragments de céramique maya abandonnés, partout, en morceaux, complets, mêlés, brisés... Très étrange. J'aurais pu m'en mettre plein les poches, avoir été un peu moins scrupuleux et pas-étudiant-en-archéologie. Bon, j'ai pris un (tout) petit morceau de stalactite déjà brisé, sur le sol... mais rassurez-vous, pas de céramique! Y'a eu assez de pilleurs au cours du dernier siècle pour remplir les musées occidentaux de pièces volées, j'en rajouterai pas.
Le guide nous parle de plusieurs contes et légendes mayas, des croyances locales, de ses croyances à lui; il en vient à parler de formes étranges et de personnes qui apparaîtraient dans les photos prises près des grottes, etc. L'histoire est à suivre plus loin.
Finalement après deux autres heures passées dans cette grotte, on reprend la camioneta pour se rendre jusqu'à Oxkintok-village, où on se paye une bonne bouffe et quelques bières (dans mon cas). Miam.
On repart finalement vers notre destination principale, les grottes de Calcehtok (prononcé "kalketok"); il est 16h00, il se fait tard, on sortira des grottes de nuit car il faut un minimum de trois heures pour y effectuer un tour digne de ce nom. On ne manque pas d'y avoir un accueil chaleureux, quand on rencontre des connaissances de l'université qui en ressortent, complètement (et j'insiste) couvertes de boue, de terre, d'eau, de ce-que-vous-voulez-bien... Morale: on a bien fait d'apporter des vêtements de rechange!
La visite commence!! Le guide distribue ses lampes de poche, je fais mon galant, je distribue les lampes frontales aux autres, une, deux, trois, quatre, huit... il y en a plus. Hon. Allez, je prends la matraque, la grosse, celle qui pèse mais qu'on peut pas détruire, avec un embout vaguement lumineux... porqué no. Ça me protégera des monstres que les autres me disent. Merci, c'est trop gentil.. :)
On marche durant plus de trois heures de 50 à 100 mètres sous terre, dans la boue, dans la terre, dans le sable, dans la marde de chauve-souris... car il y en a, et pas qu'un peu: des milliers et des milliers. À deux reprises, on éteint tout. Le calme plat, mais à un point où ne l'imagine plus, à un niveau que je ne croyais plus exister, sans le moindre bruit de vent, de criquet, de craquement, de voiture... à l'exception des gouttes qui tombent, tranquillement, du toit de la grotte pour former, lentement, des stalagmites.
À l'exception des chauve-souris, ces vampires de l'obscurité, des milliers
d'entre elles que l'on sent nous frôler dans le noir total grâce au mince coup de vent qu'elles font (bien apprécié d'ailleurs dans l'humidité de la place), grâce aux petits cris qu'elles émettent... magique. C'est en ouvrant la lampe de poche et en restant tranquillement en place, près des parois, que l'on réalise comment ces petites bêtes sont bien adaptées: même dans le noir le plus total, à la vitesse à laquelle elles volent, elles réussissent à tout éviter, à ne jamais frapper quoi que ce soit. Même si on s'imagine à tout moment qu'elles vont nous rentrer-dans-face et que ça-va-faire-ben-mal.
Les coquerelles et autres insectes étranges en profitent, eux: ils semblent se délecter des montagnes de marde de chauve-souris, d'où leur présence bien remarquée. Absence, cette fois, elle aussi bien remarquée: moustiques et insectes-qui-piquent. Niet. Faut croire qu'elles font bien leur job, les chauve-souris.
On continue. Gare aux claustrophobes et... aux obèses. Les chemins zigzaguent, s'allongent, rapetissent, disparaissent, au point où il faut à plusieurs reprises carrément ramper entre les roches, le ventre au sol, les coudes qui travaillent et le dos qui se fait râper par la pierre, sur plusieurs dizaines de mètres à la fois, remonter et escalader les parois, entrer dans de minuscules cubicules souterrains où on retrouve... de la céramique maya. Stupéfiant. Pour moi, en tout cas: pourquoi est-ce que l'on voudrait s'isoler à près d'une heure de l'accès le plus proche au grand air, à travers un chemin aussi sinueux, aussi difficile, pour y vivre ou à tout le moins y amener sa bouffe, y faire un barbecue, y manger en famille? Je ne comprends pas, mais je le vois bien. Encore une fois, les mayas anciens me surprennent, et m'intriguent.
Trois heures de pur plaisir, d'étonnement et de découvertes. Un trip de petit gars, pour moi, qui peut fouiller partout et y retrouver plein de trucs qui piquent ma curiosité. Un retour en enfance comme dans la grange de Martin où je fouillais pour essayer de trouver de-quoi-de-vieux, à l'exception qu'ici, y'a pas à chercher très longtemps.
On doit être de retour à Mérida avant 21h30, il est déjà 20h00, on n'a pas visité le cimetière maya, tout près, plus bas, à environ 40 minutes aller-retour... ahhh, on me force à faire demi-tour et je reviens avec les autres, en me disant que je dois absolument y retourner: il y a un tour, le plus extrême, qui dure entre sept et huit heures...
histoire à suivre, assurément. On sort de la grotte, on prend une dernière photo de groupe... et sort une immense lune, éblouissante, en plein centre de la photo, au-dessus de nos têtes, alors qu'il fait nuit noire. Étrange, on nous en a parlé quelques heures auparavant...
Maintenant... la pression se maintient pour débuter la maîtrise en janvier. J'ai un choix à faire et ce, très rapidement, la date limite pour l'envoi des papiers d'admission à la maîtrise en janvier est... le 1er novembre. Tout me tente, c'est
mon problème: j'ai le goût de voyager, d'étudier, d'apprendre, j'ai le goût de rester ici et de continuer à profiter, j'ai le goût de retourner à Montréal et de commencer la maîtrise... aahhh. Les courriels se font plus pressants, plus longs, plus détaillés, plus intéressants...
Sinon, à ceux qui se feraient du souci, du côté des amouraches, tout s'est replacé pour le mieux mais, à nouveau, c'est pas de vos affaires... :)
Donc, samedi dernier, on quitte Mérida vers
Le site d'Oxkintok est extraordinaire en ce qu'il reste des dizaines et des dizaines de temples (ou pyramides pour les non initiés) autour du centre qui restent toujours à fouiller et à reconstituer. C'est assez hallucinant de monter au sommet du plus haut temple et de regarder autour, des champs et des collines parsemées de "bosses" qui sont autant d'autres temples... Après environ deux heures sur le site, on s'apprête à quitter quand un guide local nous invite à aller visiter une série de grottes pas très loin, qui ne sont pas celles qu'on avait en tête mais vu qu'on avait le temps, porqué no...
Première impression: c'est grand, c'est beau, c'est étrange. Le guide nous amène dans la grotte d'Aktun Usil, facile à explorer à pied, en gougounes, la caméra bien en main et sans lampe de poche (voir photo). Pétroglyphes à la tonne, peintures au plafond de l
Finalement après deux autres heures passées dans cette grotte, on reprend la camioneta pour se rendre jusqu'à Oxkintok-village, où on se paye une bonne bouffe et quelques bières (dans mon cas). Miam.
On repart finalement vers notre destination principale, les grottes de Calcehtok (prononcé "kalketok"); il est 16h00, il se fait tard, on sortira des grottes de nuit car il faut un minimum de trois heures pour y effectuer un tour digne de ce nom. On ne manque pas d'y avoir un accueil chaleureux, quand on rencontre des connaissances de l'université qui en ressortent, complètement (et j'insiste) couvertes de boue, de terre, d'eau, de ce-que-vous-voulez-bien... Morale: on a bien fait d'apporter des vêtements de rechange!
La visite commence!! Le guide distribue ses lampes de poche, je fais mon galant, je distribue les lampes frontales aux autres, une, deux, trois, quatre, huit... il y en a plus. Hon. Allez, je prends la matraque, la grosse, celle qui pèse mais qu'on peut pas détruire, avec un embout vaguement lumineux... porqué no. Ça me protégera des monstres que les autres me disent. Merci, c'est trop gentil.. :)
On marche durant plus de trois heures de 50 à 100 mètres sous terre, dans la boue, dans la terre, dans le sable, dans la marde de chauve-souris... car il y en a, et pas qu'un peu: des milliers et des milliers. À deux reprises, on éteint tout. Le calme plat, mais à un point où ne l'imagine plus, à un niveau que je ne croyais plus exister, sans le moindre bruit de vent, de criquet, de craquement, de voiture... à l'exception des gouttes qui tombent, tranquillement, du toit de la grotte pour former, lentement, des stalagmites.
À l'exception des chauve-souris, ces vampires de l'obscurité, des milliers
Les coquerelles et autres insectes étranges en profitent, eux: ils semblent se délecter des montagnes de marde de chauve-souris, d'où leur présence bien remarquée. Absence, cette fois, elle aussi bien remarquée: moustiques et insectes-qui-piquent. Niet. Faut croire qu'elles font bien leur job, les chauve-souris.
On continue. Gare aux claustrophobes et... aux obèses. Les chemins zigzaguent, s'allongent, rapetissent, disparaissent, au point où il faut à plusieurs reprises carrément ramper entre les roches, le ventre au sol, les coudes qui travaillent et le dos qui se fait râper par la pierre, sur plusieurs dizaines de mètres à la fois, remonter et escalader les parois, entrer dans de minuscules cubicules souterrains où on retrouve... de la céramique maya. Stupéfiant. Pour moi, en tout cas: pourquoi est-ce que l'on voudrait s'isoler à près d'une heure de l'accès le plus proche au grand air, à travers un chemin aussi sinueux, aussi difficile, pour y vivre ou à tout le moins y amener sa bouffe, y faire un barbecue, y manger en famille? Je ne comprends pas, mais je le vois bien. Encore une fois, les mayas anciens me surprennent, et m'intriguent.
On doit être de retour à Mérida avant 21h30, il est déjà 20h00, on n'a pas visité le cimetière maya, tout près, plus bas, à environ 40 minutes aller-retour... ahhh, on me force à faire demi-tour et je reviens avec les autres, en me disant que je dois absolument y retourner: il y a un tour, le plus extrême, qui dure entre sept et huit heures...

Maintenant... la pression se maintient pour débuter la maîtrise en janvier. J'ai un choix à faire et ce, très rapidement, la date limite pour l'envoi des papiers d'admission à la maîtrise en janvier est... le 1er novembre. Tout me tente, c'est
Sinon, à ceux qui se feraient du souci, du côté des amouraches, tout s'est replacé pour le mieux mais, à nouveau, c'est pas de vos affaires... :)
14/10/2009
Mérida, Sisal, Dzibilchaltun, Playa del Carmen...
Entre les cours, les travaux et les papiers pour le visa étudiant mexicain, je suis retourné visiter le site de Dzibilchaltun, histoire de le voir au complet (surtout que c'est très près d'ici). Exit donc le cenote, pour cette fois! On a marché le long du sakbej pour rejoindre le Templo de las siete muñecas (image), nommé ainsi parce que les archéologues y ont retrouvé sept petites figurines en plein centre du temple. Ça c'était le dimanche d'il y a deux semaines.
Le vendredi de cette même fin de semaine, je suis allé à un cenote avec le groupe de gringos, qui y allaient faire leur cours de plongée. Comme j'ai toujours pas commencé la pratique (et que j'ai pas payé la palette qu'eux ont payé), j'ai fait du snorkel et de la nage sur place pendant trois heures; mais bon, pour qui est déjà allé dans un cenote, ça vaut la peine de s'y rendre ne serait-ce que pour y sauter une fois et regarder...
Stalactites, stalagmites, poissons, fraîcheur de l'eau (rarissime au Yucatán)... Comme on n'en retrouve que dans cette partie du monde, c'est difficile de s'imaginer tout l'univers, tout l'imaginaire qui existe autour des cenotes. Les superstitions sont très ancrées: plusieurs personnes ne s'y rendent jamais de peur de se faire aspirer vers le fond... alors que tous savent très bien que l'existence même d'un cenote est due à l'infiltration des eaux souterraines, donc que l'eau n'en sort pas, mais y entre. D'un autre côté, surtout chez les jeunes, partir en gang s'y baigner et y passer la journée avec quelques bières est quelque chose de très couru. Il y en aurait des milliers sur la péninsule, alors c'est pas le choix qui manque. Il existerait même des groupes de "chercheurs de cenotes" qui passent leurs temps libres à découvrir certains des cenotes les plus reculés qui soient...
On a sorti tentes, hamacs, serviettes de plage (pour ceux qui, comme moi, n'avaient rien pour y dormir) et bière, on a fait un feu avec le bois de grève et la soirée y a passé. J'ai dormi directement sur la plage. Les servietteux et
Retour brûlé à Mérida, pour une semaine de travaux et examens.
La fin de semaine dernière, je suis retourné passer du temps avec
J'en suis donc rendu là, pelando du dos et des épaules grâce au soleil des derniers jours, hésitant quant à ma date de retour dans le frette et le début de ma maîtrise, débouté par le nombre d'endroits et de trucs à voir et visiter, mêlé comme toujours à travers ces foutues histoires d'amour... mais ça c'est autre chose, vous me verrez pas l'écrire en public sur un blogue, naah...
26/09/2009
Mérida, ciudad blanca...
...où, la nuit tombée, des centaines de milliers d'oiseaux envahissent les arbres en sifflotant (au grand dam des amoureux assis dessous, récipiendaires de cadeaux spontanés);
...où la chaleur, monstrueuse, nous fait apprécier les courses folles des chauffeurs d'autobus (quand les fenêtres s'ouvrent);
...où les camiones et collectivos, tantôt congelés tantôt saunas, n'acceptent que les petits-de-jambes;
...où les feux de circulation et les trottoirs sont définitivement optionnels;
...où les magasins d'électronique se transforment en salles de cinéma improvisées;
...où les dimanches sont cyclistes-joyeux, alors que la plus grande avenue et le centro sont fermés à la circulation;
...où on ne verra jamais de frais se tenir debout dans l'autobus et en sortir vivant sans se tenir aux poteaux;
...et ses orages-éclairs, où l'on comprend l'utilité des hauts trottoirs alors que le centro se transforme en rio;
...et l'omniprésence de la policia, à qui l'on achète la tranquillité en échange de corruption et pots-de-vin;
...où mêler gran plaza et plaza grande différencie le touriste de passage de ceux qui y vivent;
...où cochinita, poc-chuc et tamales côtoient hot-dogs et hamburgers au titre de spécialité locale;
...où stationnements d'église deviennent salles de spectacles les fins de semaine, même dans les endroits les plus reculés et improbables;
...où l'urbanisme se résume à ne pas détruire le centre et à construire le plus de Wal-Marts possibles en périphérie;
...où trouver sa ruta de camion relève d'un épisode d'Indiana Jones;
...où l'on apprend à esconder sa carte d'étudiant (tarif réduit) quand l'autobus passe, histoire de le voir s'arrêter;
...où l'heure de rendez-vous est optionnelle, tout comme le lieu et la journée;
...où les chauffeurs de taxi insistent pour que l'on aient leur numéro de téléphone bien enregistré;
...où subsistent certains mystères, comme le surnom de ciudad blanca (ville blanche) et l'existence d'un chemin de fer inutilisé suivant l'avenue principale;
...où on choisit soigneusement son côté de trottoir en analysant les mouvements du soleil;
...où dire qué onda ne s'inscrit pas dans le cadre d'une discussion sur son micro-ondes;
...où une femme étrangère qui entre dans une taverne du centro provoque le même effet qu'une personne qui giguerait toute nue sur un étal du marché jean-talon un beau dimanche d'été;
... à suivre
21/09/2009
Los manos de Loltun...
La photo est belle, alors il faut que je la mette sur le blogue... dommage qu'on voit pas aussi bien qu'en grand format. Dans ces mêmes grottes, ils ont retrouvé la plus ancienne présence humaine au Yucatán (environ 10 000 ans av. J.-C.), des ossements de mammouths, bisons, des pétroglyphes mayas et ces traces de mains, qu'on voit sur l'image. Dites bonjour, y'a une quinzaine de personnes qui vous saluent!
L'arrivée du frisé et son premier mois
En francés solamente... pues mexicanos, españoles y gringos, ustedes todavía saben todo de mi vida aquí, entonces llamanme! :P
***
Le premier mois à Mérida est maintenant terminé: le temps passe extrêmement vite. D'un côté, il y a tellement à faire et à visiter ici que chaque semaine est totalement différente. De l'autre, j'aimerais avoir encore plus de temps car il reste tellement à voir que j'ai l'impression que je vais manquer de temps d'ici mon départ: cinq mois, ça paraît long, mais quand on est dedans, c'est absolument rien.
La deuxième semaine, j'avais besoin de sortir et de voir la ville: comme aucun de mes colocs n'est de Mérida, j'ai contacté les gens de Couchsurfing. J'ai ainsi pu rencontrer Eduardo, qui étudie aussi à la UADY en archéologie, qui m'a fait faire un tour de la faculté d'anthropologie et du centre historique de la ville tout en me montrant où partaient et passaient les autobus, un vrai casse-tête pour celui qui ne vient pas d'ici. Un peu plus tard, j'ai rencontré Gab et Paola, avec qui j'ai eu ma première brosse dans un bar où, pour 120 pesos (+/- 10$), on boit et mange à volonté. Et y'a pas que de la sol et des tacos. Mal de tête garanti.
La troisième semaine, les cours commencent. Je découvre ce que c'est que de vivre à 1h30 en transports de la faculté (surtout quand les
Mardi passé, jour de l'indépendance mexicaine, on a profité du jour férié pour visiter le cenote de Calcuch (prononcé "calcutch"); j'ai pas de mots pour la description, sinon wow. Je laisse une
Bref, tout va super bien ici.
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